Quand le collectif OVB transforme une friche en manifeste artistique apocalyptique
Sous une structure métallique rongée par le temps, dans un lieu ou l’abandon et le silence composent une mélodie pesante, une fresque surgit comme un éclat d’humanité dans une dystopie imaginée. Pour cette œuvre, le collectif redonne à son acronyme une signification évocatrice : Organisme Vivant Biomécanique, un titre qui résonne comme une promesse dans cet univers post- apocalyptique.
Le duo d’artiste composé de 4Tser et Stek s’y exprime avec une complémentarité saisissante. à gauche, 4tser s’illustre dans le réalisme captivant avec un robot humanoïde d’une précision bluffante. Ce personnage cybernétique, presque palpable, évoque une figure à la fois protectrice et inquiétante. Sa carapace métallique et ses yeux rouges lumineux tranchent avec la décrépitude ambiante, créant un contraste puissant. C’est un organisme biomécanique qui semble incarner à la fois le gardien et le témoin d’un monde en ruines, en écho au thème central de cette fresque.
De l’autre côtés, Stek insuffle l’énergie brute du graffiti avec un lettrage sauvage et acéré. Les formes anguleuses, les teintes métalliques et rouge vif, et les flèches dynamiques semblent éclater hors du mur, comme une explosion d’énergie dans cet univers statique. Ce style affirmé, porte une dimension organique, presque vivante, qui dialogue avec la froideur robotique du sujet de 4tser. Les motifs en fond, semblables à des circuits imprimés, lient des deux vision dans une cohérence esthétique remarquable.
Le décor environnant amplifie l’impact de la fresque. Les murs érodés, les poutres métalliques rouillées, et la lumière blafarde confèrent à l’ensemble une aura apocalyptique. Pourtant, l’œuvre ne sombre pas dans le pessimisme. Elle témoigne de la résilience, de la créativité humaine, et de la capacité de l’art a insuffler du sens et de la beauté même dans les environnements les plus austères.
Article écris par: Alain Itraso